Les 100 tours du Castellet 16 et 17 mars 2013

Les 100 tours du Castellet 16 et 17 mars 2013

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Nous laissons la plume à David Wairy:

Il était une fois un petit garçon qui rêvait de course automobile devant la télé… Hé oui, comme beaucoup d’entre nous je rêvais ! À 31 ans et des poussières, j’ai franchi le pas !

Les 100 tours, c’est un mix entre une course d’endurance avec relais, gestion du temps, gestion de la mécanique, de l’essence, des pneus mais aussi la gestion des dépassement (actifs ou passifs)  tout ça mélangé avec l’envie de s’amuser donc de vitesse pure (chacun à son niveau, cela va de soi). Et bien sûr le maître mot : la régularité.

Il s’agit d’une épreuve de régularité sur circuit, on établi un temps de référence ( à notre guise à la suite des 2 h d’éssais) et on essaie de s’y tenir pendant 6 heures (2 h samedi et 4 h dimanche). 1 point de pénalité par 1/100 de seconde d’écart, tout ça contrôlé par transpondeur.

De part mon métier, inoculé par mon cher papa (transporteur routier), l’endurance c’est bon, on connait. La vitesse sur circuit, ça par contre, c’est la première fois! Pour moi comme pour lui… Pour la mécanique, je gère, enfin autant que possible. Les pneus, l’essence = broutilles mais à ne pas négliger sinon l’épreuve peut vite se transformer en calvaire, et on n’est pas là pour ça, moi je veux m’amuser!

La difficulté majeure a été d’avoir une auto prête dans les temps. Oui, l’arceau arrivé seulement 1 mois et demi avant l’épreuve, l’inscription a été tardive. Il restait, après la pose de l’arceau et l’inscription, à présenter l’auto conforme aux exigences de l’épreuve. En outre, il est nécessaire d’avoir un extincteur et deux anneaux de remorquages pour l’auto et combinaison/casque/gants pour la mule au volant.

Pour ce qui est de la mécanique, le moteur avait toujours des problèmes la veille de la course. Habitant à une vingtaine de kilomètre du circuit (paramètre « bienvenu » dans la décision de participer), j’ai pu travailler jusqu’au dernier moment : 16 heures pour un contrôle technique à 18h… Et j’ai trouvé ! L’allumeur changé et un petit test routier plus tard, j’ai pu me rendre par la route, « à l’ancienne » au circuit. Le fourgon chargé de tout ce qui serait utile, les dés sont jetés !

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Vendredi soir, les contrôles administratifs et techniques passés, la bête (l’auto hein, pas la mule qui tient le volant) rejoint le box fermé au côté d’une cousine bavaroise (2800 Cs Groupe 2 d’époque, excusez du peu).

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Samedi matin, Stress ! On y est!! Le temps est agréable, mais les nuages commencent à tourner, ça reste sec néanmoins. Les filles sont venues nous épauler pour la gestion de ce qui pourrait paraître accessoire mais qui nous a été vital : le barda, les relais et le chronométrage, tout ça dans des conditions pas faciles, j’y reviendrais.

8h30, Briefing : la sécurité d’abord, les conseils bienvenus pour la gestion du circuit et de l’épreuve, merci l’organisation et le staff du circuit.

09h30 : 2 heures d’essai. On a le droit de monter à deux dans l’auto pour se régler alors en avant ! Connaissant l’auto par cœur, je laisse mon père la prendre bien en main pendant le reste du temps imparti. Verdict : pas de problème, ni mécaniques ni humains. Soleil, 10 à 15°C, ça va, correct pour un mois de mars, quoiqu’un peu frais mais ce n’est pas la mécanique qui va se plaindre. Ça se présente bien !

12 h : on rend notre temps de référence : 3min22. C’est un temps moyen, on peut faire mieux mais il faut garder à l’esprit qu’il faut le reproduire pendant 6 heures. Un bon repas bienvenu, les choses sont bien faites, un bon buffet chaud avec vu sur la ligne des stands, franchement sympa.

 13 h 45 : pré-grille ! On décide de partager, alors le départ de la 1° manche ça sera moi et mon père en aura l’arrivée et inversement dimanche matin.

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14 h 15 : mon premier départ ! Ici même où je suis venu voir étant plus jeune ma première course ! Séquence émotion ! Sous régime « voiture de sécurité » pas de folies, tout le monde reste sage pendant le tour de formation, mise en place sur la grille, là on ne peut plus reculer (quelle drôle d’idée d’ailleurs…). Une armada de Porsche devant, et un plateau plus varié pour le reste. Il fait beau, tout va bien, le bonhomme reste concentré.

C’est parti! Plein gaz, bien évidemment! Nos pompom-girls sont hystériques!! Y’a de l’ambiance !

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 Ayant monté un train de pneus neufs et fait un check-up, je pars plutôt confiant sur la mécanique. On a décidé de faire des relais d’une heure, ça fait un compte rond par rapport au temps des manches et c’est plus facile à gérer. De plus, ça permet de bien prendre ses marques pour être le plus régulier possible ainsi que d’éviter des tours « déchets »( les tours de +de 5 min ne sont pas pris en compte). Un « détail » qui nous n’avons pas eu le temps de régler avant : le panneautage, seul moyen de communication autorisé entre l’auto et l’équipe. Et aussi pour que le pilote sache si il est bon ou pas en timing, aucun moyen de contrôle horaire autorisé à bord. On avait bricolé avec des cartons de couleurs pour donner les indications. A la faveur d’un abandon, on s’est fait prêté un kit de panneautage qui nous a changé la vie. Merci à l’équipe en question pour ce prêt, un bel esprit de partage.

 1° relais : j’ai tourné du mieux possible et c’est vrai que garder un temps quand on se fait doubler et/ou qu’on s’écarte un peu de « la » trajectoire ou du repère de freinage, c’est pas du gâteau. Perdre une seconde par ici, essayer de la récupérer par là… Un petit stop dû au voyant de charge d’alternateur, une bricole, il était desseré, ça arrive quand on va trop vite à remonter la mécanique. Sans conséquences, ouf. Changement de pilote, niveau d ‘essence, ok, le réservoir est grand, les pneus ça va : fonce papa !

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Et là, erreur, le mot de trop, il a foncé, ça c’est sûr, il faisait péter les temps les uns derrière les autres. Levant les bras au ciel à chaque passage comme si il lui était impossible d’aller moins vite alors qu’on était 3 à lui dire de lever le pied… Mais rien de grave, il n’y a pas plus de pénalité pour avance que pour retard. Et l’auto encaisse malgré un pilotage « engagé » dirons-nous. Il s’amuse et c’est ça l’essentiel !!

 16 h 15 : Fin de la première manche, rien à signaler, l’auto va bien, les pilotes aussi.

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Les filles ont assuré, à tout point du vue. C’était le baptème du feu pour elles aussi, alors qu’elles ne sont pas des fanatiques des courses automobiles. Merci à elles!! On fait un check-up, on anticipe la préparation pour le lendemain. L’organisation ça fait partie de notre métier alors ça va, on gère, vite et bien.

Soirée entre pilotes et staff à 20h30, montagne d’huitres et vin blanc, on ne badine pas côté organisation !!

Dimanche matin: debout avant le soleil, direction le circuit. Une ambiance spéciale que de se retrouver dans les boxes au soleil levant, le meilleur moment d’une journée pour moi, un régal.

 On refait le tour de l’auto, on est jamais trop prudent. On la fait tourner un peu pour la faire chauffer et vérifier qu’il n’y a pas de problèmes. L’inconnue du jour : la météo, le ciel est sérieusement chargé! Et bam! Il pleut!! Au secours dans tout les boxes! Nous n’avons pas ce problème, l’auto étant montée en pneus routiers, la pluie ne change rien à la monte.

 8 h 30 : pré-grille, comme prévu, mon papa s’y colle.

 9 h : départ, 8°c et sous la pluie. Les filles ne sont pas à la fête, poncho et parapluie. Mais elle sont fidèles au poste. Le mot d’ordre est simple : le plus vite possible, on aurait dû prendre un temps plus lent, on a été optimiste côté météo, erreur… Ca glisse!! Beaucoup, énormément, à la folie!

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Et c’est ça qui est bon !

1° relais : le papa a assuré, bravo. À mon tour, banzaï!

Ca glisse, encore plus quand on est derrière le volant, il ne pleut pas beaucoup mais suffisament pour rendre la piste bien rigolote! Un demi-tour de volant à 160 au freinage pour gérer la dérive du train arrière, c’est pas « habituel »! Hé oui c’est une BMW, faut pas l’oublier!

Alors on fonce! Aussi vite que possible entre les autos qui doublent, à doubler, les autos qui font face. Oui une calandre d’Alfa en gros plan en entrée de courbe, ça fait « bizarre »… Mais ouf, tout c’est bien passé!

On gère le retard par rapport au temps de référence, on monte jusqu’à la 12° position au général (36 au départ). On jubile !!

Second arrêt, 40 litres de liquide flambant, changement de pilote, on continue. La pluie s’en va, revient, il fait toujours aussi frais, les filles sont transies, quel courage! Tout se passe comme sur des roulettes, glissantes.

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 3° relais, la fin! On assure!

Mon père ayant fait monté l’équipe au 8° rang du général, on jubile d’autant plus! L’écran de contrôle s’était éteint juste avant mon relais, on n’a plus l’info durant la dernière heure. Pas de changement concernant la météo. Je constate que le circuit s’est vidé depuis le départ de samedi, il y a eu de la perte, sur casse, pas d’accidents alors rien de dramatique. Ca  fait parti de la course.

La 2500 est vaillante, sa cousine bavaroise est là aussi, encore une preuve de la fiabilité allemande. Je compte les tours, j’attends que le drapeau à damier me dise de stopper. Sans ça, j’y serais encore !

Le voilà, c’est fini ! Tour d’honneur, mon premier!

Le bras sorti, je salut les commissaires, ça fait drôle de le faire après l’avoir vu faire tant de fois.

 C’est fini. On a fini!

Les filles ont assuré, chapeau bas, malgre les conditions glaciales, leur dévouement n’a pas failli! L’auto aussi a relevé le gant sans encombres. Les tensions s’évanouissent, on pense, on espère avoir fait un bon résultat.

 Verdict : 11 sur 36 au départ !!

1° en Tourisme

1° Rookie

1° non-Porsche

 On n’est pas peu fier du final !

L’organisation, le cadre, l’ambiance, le concept, ça ne donne qu’une envie : Recommencer !!

Pilotes :Wairy Père et Fils

Pompom-girls / chronomètreuses / soutien moral et logistique : Stéphanie et Martine.

David Wairy

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