Compte rendu: Michelin Ladoux 5 Octobre 2019
Tout avait commencé comme un weekend SCCT ordinaire. Nous nous étions retrouvés la veille dans le sympathique restaurant « le volant », dont la décoration dédiée au Charade des années 50-60 était parfaitement dans le thème. Quel bonheur de retrouver les copains autour de la grande tablée. L’ambiance est festive, les souvenirs fusent et ça rigole bon train à l’évocation du lendemain. Au moment de prendre congé, un petit « c’est demain sur le mouillé que l’on verra »…commence à semer le doute dans l’esprit de certains.
Samedi sous le soleil levant les autos et plateaux convergent sur le magnifique complexe des pistes Michelin. Nous avons connu un plus grand nombre de participants, mais une fois encore le plateau est de qualité avec la diversité qui fait le charme du SCCT. Trois groupes se démarquent par leur nombre et leur dynamisme. Nos amis du MG Club de France tout d’abord ont su mobiliser les troupes avec un bel éventail de la marque d’Oxford : Midget, B, Ashleys , B GT & V8, de l’auto complètement de série jusqu’au petite bombe de course. Belle performance aussi de nos amis au « Z » avec le plus grand nombre de Datsun jamais réuni sur une sortie SCCT : 240, 260 et 280Z le triptyque mythique était réuni. Le « Clan » St Supéry avait fait fort une fois de plus en réunissant une bonne partie de la gamme BMW des 70’s : E10 en multiples exemplaires et variantes, E12, E24 auquel on pouvait ajouter la toujours aussi belle 323 E21 de Jef qui avait retrouvé tous ses cv après un passage à vide au GT LEGENDS à Chenevières.
Le briefing se tient dans une salle fraichement rénovée qui laisse la place belle aux affiches Michelin d’époque. Cette année encore nous avons la chance d’avoir trois pilotes essayeurs Michelin, Pierre-Antoine, Patrice et votre serviteur, qui tout au long de la journée feront profiter de leur expérience. Accueilli par un café-brioche savoureux tous les participants sont choyés juste avant un briefing sous forme de douche froide….piste arrosée oblige. Alors que l’on aborde le sujet du fameux «canard » (le surnom de cette piste), le silence se fait lorsque j’explique « Messieurs, Dames, cet après-midi sur le mouillé vous allez tous vous faire surprendre, sortir de la piste et faire des têtes à queue voir bien plus …on ne roule pas sur cette piste comme vous en avez l’habitude ailleurs ». Regards médusés, moues interloquées, assurément j’ai l’attention de tout le monde. Pour enfoncer le clou je demande à Patrice de nous faire part de son expérience lors de sa formation en lui demandant dans quelles courbes il est sorti : « toutes bien sûr ». Ce briefing un peu musclé sera la clé pour que chacun aborde avec humilité la piste arrosée. Ce que je n’ai volontairement pas précisé c’est que la prise de risque est très faible car justement c’est une piste faite pour apprendre les limites du véhicule…avec tout le plaisir que cela procure. Ladoux est un des rares endroits en Europe où des particuliers peuvent accéder à une vraie piste arrosée. Il faut comprendre par-là que l’on roule sur un véritable miroir dans des conditions que l’on ne pourra pas rencontrer sur une piste traditionnelle même en cas de pluie. Ce sont donc des sensations rares et uniques, particulièrement grisante….mais cela les participants le découvriront par eux même dans l’après-midi.
Pour l’heure place à la piste de comportement sol sec avec cette année une nouveauté qui va beaucoup plaire : l’ajout de deux chicanes, bien techniques. Elles apportent un rythme différent à ce tracé et force est de constater que l’on verra de beaux passages dans ces deux chicanes. Signe que les temps changent, et pour le mieux en l’occurrence, nous avons la chance de voir bien plus de femmes au volant. Carole fait ses premiers pas au volant de la mythique Commodore « Wolf Edition », Laetitia, tout en élégance s’initie aux joie de la piste au volant de la Midget noire, et on retrouve bien sur Lisa en grande habituée au volant de la 323i. Pour ma part j’ai le plaisir de guider notre chère Sabrina au volant de la Volvo de Léon dont le nouveau moteur est plein de santé…les nombreux éclats de rires pendant la session sont autant de bons souvenirs qui resteront de cette « première fois ».
Il y avait d’autres premières comme la belle et étonnante Gemini qui faisait sa première apparition au SCCT. Fabrice avait découvert le club l’an dernier en tant qu’accompagnant et cette année il passait derrière le volant de sa Ford Taunus TC2, faisant la preuve au passage que pour un budget des plus raisonnables (moins de 3000€), on peut encore trouver une monture éligible et prendre son pied en piste….d’ailleurs nous avons bien eu du mal à l’arrêter de rouler ;-). Dans le groupe rouge on retrouve pas mal d’habitués au volant d’autos affutées, la sublime et « musicale » Mustang de Claude, des Porsche 924 ou 944 affutées, Bertrand qui étrennait sa nouvelle BMW 635csi en lieu et place de la Peugeot 505…Cette première session se soldera par une bielle coulée sur la Capri de votre serviteur (des fois que je m’ennuie cet hiver) mais je ne serais pas le seul dans mon malheur puisque Jean-Jacques Orsini connaitra le même malheur sur son Opel Ascona. Fiabiliser les anciennes affutées n’est pas toujours simple, même si dans l’ensemble la fiabilité fut excellente sur cette journée. Petite innovation au cours de cette matinée (encore une !) puisqu’après deux séries en plateau nous terminons la matinée par une heure d’open ce qui permet à chacun de profiter au mieux de la piste. Après nous être restauré pour la plupart d’une bonne et copieuse Pizza auprès d’un Foodtruck performant cette année, direction la tant attendue piste arrosée.
Le briefing du matin a laissé des traces et c’est non sans une certaine appréhension que les pilotes prennent la piste pour cette première série….appréhension qui se dissipe bien vite au regard des sensations grisantes que procure cette piste unique qui redistribue quelque peu les cartes. En effet les autos habituellement les plus rapides sur le sec deviennent plus pointues sur ce tracé avec leur pneus semi-slick, tandis que les petites autos légères telles que les 2002 en pneus routiers se comportent en ballerines. C’est avec satisfaction que le staff constate que le message est bien passé sur la sécurité….on ne craint rien sur cette piste tant que l’on ne colle pas la voiture de devant et chacun trouve sa place dans un joyeux balai. Très vite les premières commentaires tombent : « c’est sport », « c’est génial je ne m’attendais pas à ça » , « un truc de dingue »… Au fur et à mesure des tours chacun s’enhardie et « tente des trucs », certains prennent rapidement le coup et nous offrent de magnifiques passages tout en glisse, d’autres se battent avec le volant dans des figures plus ou moins maitrisées mais avec toujours le sourire aux lèvres. C’est un splendide balai d’anciennes dans leur élément que nous offrent les participants. Ces anciennes, gloire des 60’s et 70’s sont bien plus à l’aise sur ce miroir que ne le sont les sportives modernes. Légèreté et montes pneumatiques modeste sont les clés d’un comportement sain et joueur à la fois. Quelle joie de voir Nicolas faire danser sa petite lotus Elan, la Gemini tournoyer comme dans une danse et Gilles qui bien sûr défend son titre de spécialiste du gazon. Le temps est passé si vite, certains ont joués jusqu’à la panne d’essence (n’est-ce pas Claude), c’est heureux mais épuisés de cette activité intense que nous nous quittons. Les MG remontent sur plateaux, nos amis de Factyon Audiovisual, repartent dans leur Murena précédé de la sémillante Isetta Jaune, on se dit « au revoir et merci » et « vivement la prochaine ». Le silence retombe sur les pistes Auvergnate. A l’heure de débriefer pour le staff autour d’une Duvel bien fraîche les yeux brillent: de joie, de fatigue, de satisfaction d’avoir vécu encore une belle aventure, et aussi un peu d’inquiétude. Malgré toute la passion partagée, toute l’énergie dépensée pour préparer cette journée et la faire connaitre, malgré tous vos sourires et vos compliments à l’issu de la journée, c’est une nouvelle fois dans le rouge que nous finissons. Pas de beaucoup rassurez-vous, mais suffisamment pour se dire que nous ne pourrons pas indéfiniment continuer ainsi (voir article 2020 et au delà).
En 14 année bien des choses ont changées, les autos sont plus chères , les circuits aussi d’ailleurs, il est apparu pléthore d’évènements dédiées à nos anciennes sur piste…plein de bonnes raisons…qui n’en sont pas vraiment quand on y regarde bien. En effet il nous appartient à tous de faire vivre l’esprit SCCT, de faire connaitre nos journées, de se mobiliser pour être présent le jour J et de ne pas attendre la « prochaine sortie »…car il se pourrait qu’un jour il n’y ait plus de prochaine. Merci à tous ceux qui sont venus, à tous ceux qui n’ont pas pu venir rouler mais qui sont venu en amis tout de même, ceux qui nous ont envoyé des mots de soutiens avant et après ou de félicitations…et d’avance merci à ceux qui seront là à Pouilly avec nous le 28 mars prochain… On vous y attends nombreux et on sait que vous ferrez le max pour faire vivre le SCCT.
Amitiés
Franck Blanchard
PS : l’un d’entre vous, en apprenant notre situation, nous a demandé si nous avions des doutes quand à la suite…je ne ferais que citer le regretté Colin Mac Rae « In doubt, flat out » (Dans le doute …à fond)
Retrouvez toutes les photos de la journée ici: http://photo.scct.fr/ladoux-michelin-2019/
et les impressions en live des participants ici: http://forum.scct.fr/topic/4323-5-octobre-ladoux/
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