GT Legends 2017: Weekend Chaleureux

GT Legends 2017: Weekend Chaleureux

« la passion ne connait pas de limites » du moins c’est ce qu’aurait dit un obscure écrivain dont je ne parviens pas à me souvenir le nom. Qu’importe, en ce vendredi après-midi caniculaire quelque chose me dit que je ne suis pas loin d’avoir atteint cette fameuse limite. Il faut probablement remettre le contexte en perspective.

Il fait 36°C à l’ombre, voilà une heure et demie que l’on roule, et avec le pont court de la 2002, il faut se maintenir vers 5000tr/min pour rouler à 130km/h. Après 20min bloqué dans les bouchons vers Lyon la montée qui précède Villefranche fait grimper l’aiguille du thermomètre vers le rouge. Il n’y a pas d’autres choix que de mettre le chauffage à fond pour faire baisser la température du moteur. J’ai beau me vider la moitié de la bouteille d’eau sur la tête j’ai l’impression de cuire. Il reste encore 350 bornes, les enfants me font coucou depuis la voiture de ma chérie (ils ont la clim eux au moins !!!), et cette phrase me frappe comme une évidence « mais quel con !! Et dire que j’ai pris une journée de congés pour être là !!!! ».  Heureusement quarante-huit heures plus tard ce chaud (mais alors très chaud) souvenir sera complètement oublié pour faire place à un pur moment de camaraderie et de plaisir.

Après une nuit réparatrice (et fraiche !!), direction Chenevières (Meurthe et Moselle) et le fameux meeting GT LEGENDS. J’avoue ne pas trop savoir à quoi m’attendre concernant ce rassemblement. Nous sommes loin des grandes mégapoles et de leurs réserves abondantes de collectionneurs, et puis Chenevières n’est pas un circuit « historique » qui peut se prévaloir d’un passé prestigieux. Pourtant dès l’arrivée la magie opère.

Une grande arche en bois aux couleurs  du GT LEGENDS marque l’entrée du circuit. Cela pourrait être perçu comme un détail anecdotique mais ça démontre au contraire le souci d’authenticité voulu par les organisateurs. Sur d’autres grands évènements cette même arche aurait probablement été faite d’une structure en alu avec un calico fixé dessus, c’est propre et élégant certes, mais ça n’évoque pas les circuits des 50’s et 60’s comme a su le faire l’équipe organisatrice avec cette arche.

A quelques encablures de l’entrée se trouve le camp militaire reconstitué. Les passionnés de militaria nous offrent un spectacle haut en couleurs entre tenues d’époques et engins tous plus spectaculaires les uns que les autres. C’est carrément sur porte-char qu’est arrivé l’un des camions les plus imposants !! Dans le coin des machines agricoles on peut admirer d’incroyables tracteurs Lanz Bulldog. Mais la force de ce festival est d’éviter le piège des expositions statiques, en donnant la possibilité à ces machines variées d’évoluer sur la piste lors des nombreuses parades. Il faut au moins faire une parade dans le WE pour comprendre l’engouement des participants. On évolue alors en piste dans un « joyeux bordel organisé », c’est une sensation euphorisante de se retrouver sur le ruban d’asphalte noyé au milieu des populaires, des jeep et autres engins agricoles. La modeste 4cv voisine la très élégante XK150 et tout le monde a le sourire conscient de partager une même passion. A l’heure du tout numérique, où les communautés se créent et se défont d’un coup de clic, il est rafraichissant de se retrouver pour de vrai. Il reste du chemin avant que la « réalité virtuelle » ne puisse restituer les odeurs d’huile de ricin et les vibrations dans le sol d’un gros porteur de la WW2.

Le « campement » du SCCT a une belle allure vintage aussi. Point de petites tentes où l’on gare les véhicules au cordeau.  Au contraire c’est un joyeux bazar où les autos sont garées au feeling, les piles de pneus routes s’entassent ça et là, et les caisses à outils sont à portée de main au cas où. Ça ressemble furieusement à ces paddock des 60’s où tout le monde se garait dans le champ derrière la pit lane. C’est convivial à souhait, les visiteurs peuvent venir discuter et même prêter la main pour les plus courageux. Après tout il faut bien être deux pour purger des freins à l’ancienne ! On retrouve les copains le sourire aux lèvres, certaines autos brillent de mille feux comme les Mustang d’Eric et Cédric ou la sublime Porsche de Christophe. Et d’autres sont plus roots…genre « barnfind »…comme la Commodore « Outils Wolf » de Gilles…ou mon carrosse bavarois dont la rouille est en fait là pour alléger l’auto (mais ne le dites pas c’est un secret).

Côté Trackday ce sont trois plateaux qui vont se succéder,  les deux premiers consacrés aux berlines et GT où le SCCT représente 80% du groupe. Le dernier plateau est celui des protos et monoplaces, avec de très belles machines qui brilleront en piste par leur efficacité. Le dimanche un quatrième plateau cette fois de motos va nous en mettre plein les yeux et les oreilles! Côté roulage on ne fera pas semblant, avec 7 sessions de 20min le samedi et  6 session de 15min le dimanche (tout ça hors parade bien sûr). Soit quasiment 4 heures de roulage sur le WE. Autant dire qu’il fallait des autos fiables (ça c’était bon) et des pilotes endurants (on en a vu certains sécher une séance le samedi….j’ai les noms !!).

Mais chaleur aidant c’est l’endurance des copilotes qui fut le plus mis à mal…la bienséance aurait voulu que je taise cette anecdote mais j’y vois là l’occasion de saluer l’incroyable self-control de mon ami Jef. Un copilote qui se sent brassé, ça arrive souvent, qu’il soit malade là encore ce n’est pas chose si rare. Mais en général, comme le disait le célèbre chauff(ard)eur de Taxi de Luc besson «  ça sort quand on s’arrête ». Sauf que là ça ne s’est pas vérifié. Autant dire qu’à la base la scène n’avait rien de drôle… ce qui n’empêcha pas notre ami Bertrand d’être pris d’un fou rire, et moi de le sermonner que « non ça se fait pas, c’est gênant pour le pauvre copilote… » etc,etc.

Enfin ça c’était jusqu’au moment où le pauvre Jef est sorti de son auto, fier, le regard courroucé, le casque sur la tête et son beau T-shirt ///M d’un blanc immaculé repeint sur tout le côté droit…Et là j’avoue j’ai craqué, j’ai rejoint Bertrand dans sa crise de fou rire (c’était les nerfs mon bon monsieur !!). La morale de l’histoire dans tout cela : lorsqu’après coup je faisais remarquer à Jef qu’il était resté d’un calme impressionnant, là où j’aurais  explosé, il m’expliqua que c’est de nous avoir vus nous marrer comme deux abrutis qui lui avait fait relativiser les choses. La morale disait donc  vrai « il valait mieux en rire qu’en pleurer ». Mais assurément Jef, tu remportes haut la main le prix du fair play et de la gentleman attitude de ce WE !(PS : je t’aime mon ami !)

Qui dit festival, dit WE en famille, et nous étions nombreux à avoir fait le déplacement accompagné des enfants et de nos moitiés. La «4E family : Edith, Emmanuelle, Erwan et Emilie  » sont de ce point de vue là un exemple. Déjà il vous démontre qu’on peut voyager à 4 dans une Honda S800 (si elle est suivi d’une Citroën C4 Sébastien Loeb édition….mais on est d’accord que c’est un détail). C’est aussi un très bel exemple de répartition de partage des tâches : Pendant qu’Edith pilote en piste,  Emmanuel garde les enfants, et vice versa. Parfois Edith monte aussi en passager avec Gilles…et madame fait les commentaires, je vous invite à regarder les vidéos en question ça vaut son pesant d’or.

Il y en a aussi qui ont des enfants plus grands, c’est le cas de Jef et de Didier, accompagnés respectivement par les jolies Lisa et Margaux. Nos pilotes de charmes auront attiré les regards dans le paddock, mais bien plus encore marqué de leur empreinte la piste. Même pas 20 ans et ça va déjà bien vite en piste. La relève est assurée, et c’est tant mieux ! En parlant de pilotes féminines l’évènement n’en manquait pas puisque l’on a vu Anne prendre le volant de la Ginetta (non ce n’est pas une dame anglaise !) accompagnée dans le baquet de gauche par une certaine Coralie que l’on voit en principe plus souvent dans le siège droite d’une certaine Mustang (Vous avez le droit de relire plusieurs fois cette phrase !)

Pour les plus petits loulous il y avait largement de quoi s’occuper. Ainsi le circuit de mini Moto faisait le bonheur de Martin (le fils d’Anne, la pilote de Ginetta) lequel avait été contraint de « voler » le pantacourt de ma femme pour s’en faire un pantalon (là encore vous pouvez relire plusieurs fois la phrase pour être sûr d’avoir tout suivi. On trouvait aussi pêle-mêle une belle exposition de métiers anciens,  un labo photo dans une caravane vintage, un stand de peinture pour les plus jeunes, ou encore une expo de quelques machines légendaires telles qu’une Lancia Stratos ou une authentique Toyota Celica GT four de groupe A.

Du côté du parking des anciennes il y avait aussi de jolis spécimen et de la diversité. Il y avait quelques belles sportives genre R8, Alpine ou Simca 1000 rallye, de très belles américaines (coup de cœur pour la Charger), mais aussi quelques raretés dont une GLAS 1500GT qui a retenu l’attention d’un certain nombre d’entre nous. Mais ce melting-pot de belles autos ne serait rien sans de bons moments de camaraderies et de rigolades.

Le point d’orgue restera probablement le barbecue du samedi soir. Nous n’étions pas loin d’une cinquantaine et l’immense tablée faisait plaisir à voir. Nos amis belges qui avaient fait le déplacement nous ont démontré qu’ils étaient d’aussi sympathiques convives que ce qu’ils vont vite avec leurs opels affutées. C’était l’occasion aussi de faire plus ample connaissance avec nos camarades de piste, c’était le cas de nos amis à la très belle spitfire bleue. On a aussi beaucoup débriefé de nos roulages de la journée. Bertrand étonnant avec son Alfa 2000 super homogène, les « megabricolo » avec une Capri enfin fiable (et vive les carbus !!),  Jean Marc qui savourait l’efficacité de sa Midget (faut dire que niveau conduite ça le change de la Galaxie !!).Mais celui qui aura le plus fait parlé de lui a été encore une fois Gilles qui a eu la gentillesse d’aller vérifier l’efficacité du bac à gravier pour nous tous.

Pendant que les cuistots garantis 100% pur SCCT étaient à pied d’œuvre,  à table chacun y allait de sa petite anecdote, sur le pourquoi de son amour pour telle ou telle auto. On découvrait les talents de cascadeurs de Bertrand, la grosse culture cinématographique de Lisa (si si on vous jure, elle vous fait toutes les scènes de Dikkenek de tête…et même avec l’accent!!), Cédric ne pouvait pas s’empêcher de jouer avec sa Go pro. La lumière était superbe (en témoigne certaines photos), et rien que pour cette soirée où nous avons refait le monde je serais prêt à revivre les 500km de fournaise du vendredi.

En fin de soirée, fourbu mais heureux nous rejoignîmes alors nos lieux de sommeils. Certains avaient opté pour un hôtel ou une chambre d’hôte. Mais d’autres avaient décidé de la jouer plus vintage en dormant sur place. Enfin dormir….vous allez voir, je laisse Cédric vous narrer sa nuit :

« 23h30, après une journée chaude en émotion et en coup de soleil, il est temps de débarrasser les tables où s’est déroulé un moment convivial comme on les aime: 30 passionnés et leur famille qui reviennent sur une journée de bonheur simple, et aussi sur 6 mois de vie qui nous ont séparé de notre dernier moment tous ensemble… 

00h00 le champ de bataille semble prêt à se plonger dans le sommeil, nous avons déplier la tente 2″ d’un coup de baguette magique sous le barnum opaque de JEF, au mieux à l’abri de la lumière du petit matin, David notre voisin de camping reste en pleine lumière pour ne pas nous déranger avec ses ronflements quelques fois audibles, et juste à nos côtés, le pickup de Jean Marc avec la benne aménagée en lit tout confort, dotée d’un couvre lit blindé en alu bouchonné.  

Extinction des feux, Coralie à mes côtés me propose des boules quies pour améliorer la qualité de mon sommeil, sans doute l’orgueil masculin me fait refuser la proposition,  me disant qu’avec la fatigue je ne devrais pas avoir de problèmes pour partir dans les bras de Morphée….  c’était sans compter sur la faune locale résidente du bassin de récupération des eaux pluviales du circuit: j’ai nommé les grenouilles !!  à peine la lumière éteinte nous voilà dans un épisode de ‘the Voice’ de batraciens, En choeur pendant quelques minutes, elles reprennent leur souffle pendant une accalmie de quelques dizaines de secondes, ce chant durera toute la nuit jusqu’à environ 8h30, ce qui me vaudra ainsi qu’à Jean Marc une nuit quelque peu entrecoupée, David s’étant quant à lui, abandonné à Morphée dans les 5 premières minutes de position horizontale, ainsi que Coralie qui protégée par les boules quies n’a pas subi le chant local, et était déjà endormie quand je lui demandais où étaient cachés dans la tente ces foutus bouchons d’oreilles!!!!  

N’ayant pas attendu la fin de ce récital animal, à 7h je pris le chemin des douches -bien agréable- et je fis le tour du parc au petit matin, soleil chauffant déjà fortement avant de rejoindre mes copains de nuit pour un petit déjeuner 5 étoiles agrémenté d’un kouglof maison 100% made in Alsace de Jean Marc Schott, accompagné d’un vivifiant jus d’orange minute maid bien frais tiré de notre caisse de vivres du 14,5tonnes réfrigérées de l’organisation et d’un café bien chaud tiré de notre vaillante senseo amenée pour le weekend.  La seconde journée ne pouvait pas mieux débuter! »

Arrivé de bonne heure sur le circuit je découvre nos campeurs avec de belles valises sous les yeux et fermement accrochés à leurs tasses de café salvatrices. La journée s’annonce encore belle, mais courte pour nous car il faudra songer au trajet du retour.

Pourtant une fois en piste on n’oublie complètement qu’il y a un après et un retour. En fin de matinée, pour ma dernière session j’embarque Lisa, et comme pour ne pas regretter d’avoir à partir juste après ma petite 02 va donner tout ce qu’elle a. La Commodore en point de mire, la Mustang dans le rétro nous voilà partis pour cette fameuse « session des sangliers ».  On aborde la première chicane quasi à fond (ponctué d’un petit cri de souris de ma passagère), on jette l’auto dans la descente, on tente des freinages «  de trappeurs » qui feront dire à Edith « il a pas peur celui-là », des passages à plus que la corde avec nuage de poussière en prime, on se fait retaper dans la ligne droite suivante par Gilles et ses trajectoire peu orthodoxes, on finit par s’incliner bien sûr face au sublime V8 de la Mustang et on sort heureux et vidés d’une session que l’on voudrait voir se prolonger à l’infini.

Je profite de la parade du Dimanche midi pour enfin faire découvrir la piste à mes enfants, c’est presque étrange de devoir rouler si lentement après avoir arsouillé pendant une journée et demie. Fabio s’y voit déjà. Il m’explique que quand il aura l’âge de rouler « tu iras en Capri papa et moi en 2002 »…et pourquoi pas après tout ? Déjà 11 ans que le SCCT nous fait vivre notre passion, alors finalement est-ce si improbable que l’on soit encore tous là dans 10 ans pour voir les premiers pas de Fabio sur piste ? Après ce WE de pur passion, et de pur bonheur, j’y crois, il ne tient qu’à nous de faire vivre la magie. Alors on compte sur vous pour remettre ça le Samedi 7 Octobre à Magny-Cours Club…et Fabio vous donne rdv pour les GT LEGENDS 2027 😉

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