Magny-cours Club 2015 – Racers dans la brume

117686Photo10102015082741Piste de Magny cours club. Samedi 10 Octobre.8h30

A l’heure d’attaquer le briefing de sécurité, les traits d’esprit fusent. Il faut dire que la piste est recouverte d’un épais brouillard , et c’est tout juste si l’on aperçoit celle-ci depuis la pitlane. « Je m’en fout, j’ai une rampe d’Oscar devant» lance un hilare propriétaire de Mini, son voisin en barquette rit lui un peu jaune.

Le briefing est aussi l’occasion de saluer, d’applaudissements chaleureux, le proche départ en retraite de Jean Luc, le directeur de piste qui veille à notre sécurité. Déjà cinq and que nous fréquentons la piste club, et qu’à chaque fois il nous accueille avec le sourire et professionnalisme. Et pendant toutes ces années il n’a pas ménagé sa peine, au volant de son pick up, pour venir secourir nos anciennes parfois si capricieuses.

Brouillard aidant, la première session est donc plus que jamais une mise en jambe. Si les habitués retrouvent rapidement leurs repères, pour les nouveaux il est difficile de mémoriser le tracé dans ces conditions. Fort heureusement, dès la seconde session, cela ne relève plus que de l’anecdote à raconter aux petits enfants l’hiver au coin de la cheminée, car la visibilité est maintenant parfaite.

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Alors que j’attends mon tour dans la pitlane un vrombissement retentit. Claude vient de démarrer le V8 de sa Shelby GT350R. Les échappements déversent une symphonie digne de la chevauchée des Walkyrie. Lorsque la Mustang ouvre en grand sur la piste, on croirait que l’orchestre philharmonique au grand complet s’est emballé.

post-183-0-01298900-1444574744Et comme abondance de bien ne nuit pas ce n’est pas une mais deux Shelby qui se disputent la piste. Blanche à bandes bleues ou bleue à bandes blanches, peut importe elles sont aussi sublime l’une que l’autre. Pour faire bonne mesure on dénombre aussi la Mustang Grande Jaune 70’s de Florian. D’autres V8 US sont venues donner la réplique. La monstrueuse Cheetah de Xavier est de retour aux affaires, après une mise à nue du châssis et de lourdes évolutions qui semblent rendre l’auto encore plus efficace….déjà qu’elle nous tournait autour ! Pour faire écho aux Mustang, Thierry nous a offert un autre récital au volant de sa Chevrolet Camaro de 1973, et histoire de tordre le coup aux « on dit », la belle américaine jouit d’une belle efficacité en piste.

roverOn trouve aussi un V8 de notre côté de l’atlantique comme l’étonnante Rover SD1 que Philippe et Arnaud viennent tester pour la première fois après une patiente préparation / restauration. C’est toujours un plaisir d’accueillir de nouvelles autos. Surtout quand elles démontrent que l’on peut rouler dans un engin original mais encore abordable. En parlant d’auto originale on ne peut pas passer sous silence la commodore A de Gilles. Non content d’être un fidèle du SCCT, c’est aussi un fidèle du pilotage « généreux » ce qui vaudra à la commodore l’affectueux surnom de « l’outil wolf » 😉

A mi chemin entre les US pour l’esprit, et l’Europe pour la réalisation les Ford Capri nous offrent un véritable récital. Pas moins de 7 exemplaires venaient égailler le plateau. De la 2600GT portant les stigmates d’une longue carrière, à la groupe 2 sortie d’usine il y en avait pour tous les goûts. Et pour les couleurs vous pouviez choisir entre celles de Ford Europe, du team GRAB ou encore celles de team Gunston. Et si l’on trouvait uniquement des V6 sous le capot là encore la variété était de mise : bloc Essex, Cologne ou même Cosworth BOB, admission à simple ou triple rangée de Weber et même une magnifique admission mécanique à 6 papillons avec pompe kugelfischer.

post-183-0-53134100-1444574810Volvo était aussi fort bien représenté avec la désormais fidèle Amazon de Gérard Lepron, la 142S de Philippe, ou bien encore les244 de Léon et Valentin, dont c’était le premier galop en piste.  La défunte marque de Poissy, Simca, voyait ses couleurs défendues par trois très beaux exemplaires. D’un côté les 2 simca 1000 Rallyes aux livrées so seventies, de l’autre le très efficace coupé simca 1000 joliment affuté d’Armand.

Impossible de citer les quelques 65 voitures qui composaient le plateau. Mais de la modeste DAF 55 à l’imposante Ford Galaxie il était difficile de ne pas avoir un ou plusieurs coups de cœur parmi toutes les machines présentes.

post-183-0-18405600-1444574695Pour ma part l’un de mes coups de cœur de la journée restera la Lotus Elan 26R de Régis. Cela fait partie de ces moments magiques  du SCCT où l’espace de quelques minutes on peut vivre l’ivresse que distillent certaines autos mythiques. Visuellement déjà, l’Elan en impose par la grâce de ses lignes originales et la virilité que lui confère les ailes larges de cette version 26R. Dire que c’est une toute petite auto est un euphémisme. Dès lors on ne monte pas à bord, mais l’on se laisse glisser dedans comme pour revêtir une seconde peau. Le niveau de finition laisse pantois, chaque détail est pensé et fonctionnel, mais sans se départir d’une volontaire élégance. Lorsque le 1600 lotus se réveille, la caisse entière prends vie comme dans une authentique machine de course. Dès les premiers mètres en piste la belle anglaise révèle son trait de caractère premier : la légèreté. Vue du siège passager l’on a la sensation que la moindre injonction sur le volant ou les pédales se répercute immédiatement sur le comportement de l’auto. Il ne semble y avoir aucun retard, aucune inertie. Cette conduite sans filtre fait la fierté de son pilote, mais cela demande aussi une attention de tous les instants. Le moindre écart, la moindre faute se trouve immédiatement sanctionnée. Une fois au stand Régis m’explique qu’après avoir roulé quelques années sur une Lotus moderne, il a enfin trouvé ce qu’il cherchait avec la 26R, et ne ferait surement pas le chemin inverse…on le comprend.

Le SCCT c’est aussi des moments d’échange et franche camaraderie. Ainsi David me propose de faire quelques tours avec sa TVR 300M. En grand fan de la marque, autant dire que je suis plus qu’enthousiaste au moment de m’installer derrière le volant. Il y a tout de même une petite pointe d’appréhension, et si cette auto dont j’ai longtemps rêvé se révélait être une déception ? La kit car britannique va-t-elle être à la hauteur de sa réputation ? Déjà point de vue ergonomie la belle est dans la droite ligne de ce que l’on attend d’une TVR ancienne…..Passez moi l’expression mais c’est le bord*l ! Le baquet est bien dessiné et le volant, une fois le siège réglé, tombe bien en main. Jusque là tout va bien.  C’est une autre histoire lorsque l’on s’attaque à la boite. Le levier est au mieux au niveau de l’épaule lorsque l’on est en première ou troisième, mais pour la seconde et la quatrième et bien c’est « dans le dos » que ça se passe. Ça oblige à casser un peu le poignet mais ça se gère. Par contre la grosse surprise intervient au moment ou David referme la porte sur le cockpit….C’est désormais un fait établit, l’essayeur de chez TVR était soit manchot, ou a minima il avait l’articulation de l’épaule côté porte bloquée. Bref pas grave, c’est aussi ça son charme. Et bien sur le pédalier est désaxé, mais pouvait-il en être autrement. Au moment de s’élancer sur la piste on ne peut qu’être conquis par la sonorité du V6 ford Essex. C’est guttural à souhait et cette bande son accompagne à merveille une accélération vraiment vigoureuse grâce au poids contenu de l’auto. Les pneus sont secs m’a prévenu David, et effectivement à chaque courbe il suffit de charger un peu l’accélérateur en sortie pour entrainer une belle glisse de l’essieu arrière. L’auto est légère, prévenante et ça devient vite un jeu grisant. Le circuit de Magny cours club permet de tester ses tvrlimites en relative sécurité grâce aux généreux dégagements. Ça ne l’empêche pas  d’être technique, notamment avec sa chicane en dévers. C’est d’ailleurs à la sortie de celle-ci que je trouve les limites de la belle anglaise (ou les miennes).  C’était pourtant bien parti avec une petite glisse de « bon aloi », sauf qu’au moment contrebraquer rapidement, le coude vient cogner dans cette *# !?! de contre porte, et la sanction est sans appel…me voilà proprement garé en marche arrière. Fort heureusement je n’ai gêné personne dans la manœuvre (c’est tout l’avantage d’une piste pas trop chargée et avec de la visibilité…une vraie piste école en somme). La leçon apprise je profite encore quelques tours de la roquette de Blackpool. Alors certes les freins ne permettront pas de venir piquer les petits camarades au freinage, l’ergonomie est pour le moins cocasse et le typage châssis offre en fun ce qu’il n’a pas en rigueur. Mais peu importe cette auto a du caractère…beaucoup de caractère et au moment de rendre les clés à David j’ai un sourire qui court d’une oreille à l’autre.

Au final ces quelques tours résument à eux seuls le ton de la journée. Cela me donne envie de  paraphraser un vieux slogan des 60’s qui pourrait devenir celui du SCCT: « make fun not race ».

l’album photo de Néo Mini, merci encore à lui pour tous ces clichés: https://www.flickr.com/photos/135823047@N02/albums/72157659329123029

L’an prochain le SCCT fêtera ses dix ans (et oui déjà dix ans !!) Pour ce faire nous vous avons réservé un programme un peu plus riche qu’à l’accoutumé avec pas moins de quatre dates:

Le vendredi 25 mars, journée de perfectionnement à la conduite sur le circuit de l’Auxois Sud à Pouilly en Auxois. INSCRIPTION ICI

Le lendemain Samedi 26 mars, journée de roulage exclusif SCCT sur le même circuit, à ce titre vous pouvez bénéficier d’une réduction de 25€ pour une inscription aux 2 journées, INSCRIPTION ICI

Mi Avril, nous retournerons sur l’anneau mythique de Monthléry pour une journée de roulage

Début Mai, nous allons organiser sur le meeting des Classics Days un apéro SCCT

et pour terminer la saison, mi octobre nous retournons sur la piste de Magny-Cours Club pour une journée de roulage.

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